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10/07/25

Tata Emeline

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Running et trail féminin en 2025 : libérer sa foulée, affirmer sa place

Running et trail féminin en 2025 : libérer sa foulée, affirmer sa place

En 2025, les femmes sont plus nombreuses que jamais à courir et à revendiquer leur place sur tous les terrains : bitume, chemins, sentiers techniques, stades. Toutes enfilent leurs chaussures de course. Derrière cette montée en puissance se trouve bien plus qu’un phénomène sportif : le running féminin est aujourd’hui un espace d’émancipation, un outil de santé, un levier de réappropriation du corps et du temps. Cette dynamique s’accompagne aussi de résistances, d’inégalités et de défis spécifiques. Voici notre plongée dans les évolutions, les enjeux et les pratiques d’une révolution féminine en baskets.

Un essor incontestable, mais des chiffres encore en retrait

La progression de la pratique est claire mais elle reste marquée par des disparités selon les formats et les types de courses.

Les formats courts séduisent quant au long, il reste à conquérir ! Les courses de 5 à 10 km sont aujourd’hui les formats les plus populaires auprès des femmes. Ces distances, souvent plus accessibles, s’intègrent plus facilement dans un quotidien chargé. Elles permettent aussi de se lancer sans forcément s’identifier comme "sportive". Sur semi-marathon, la progression est nette : les femmes représentent désormais jusqu’à 45 % des participants dans certains grands événements urbains, comme le semi-marathon de Paris ou celui de Barcelone. En revanche, dès que l’on passe au marathon, les chiffres chutent : autour de 30 à 35 % de participation féminine, avec de grandes disparités selon les pays.

Sur l’ultra-trail, les femmes restent largement minoritaires (souvent moins de 20 % des inscrits), mais leur progression est spectaculaire. De plus en plus de coureuses s’alignent sur des formats longs, avec un réel changement dans les mentalités : la performance féminine y est de plus en plus reconnue, et même valorisée dans certains cas. Par exemple, en 2024 les femmes représentaient environ 29 % des participants à l'UTMB, contre 25 % en 2022. Si nous regardons plus loin, transathlantique sur la Western States en 2023, environ 20 % des participants étaient des femmes, contre seulement 10 % dans les années 2000.

Il faut dire que certaines femmes sont de véritables figures qui inspirent et bousculent les normes. Des athlètes comme Courtney Dauwalter (double vainqueure de l’UTMB et de la Western States), Katie Schide, Blandine l'Hirondelle, Stéphanie Gicquel ou encore Jasmin Paris ne se contentent pas de "faire jeu égal" : elles écrivent une autre histoire de la course longue. Leur approche est plus fine, plus endurante, moins explosive que celle des hommes… mais souvent plus efficace. Elles gèrent mieux les transitions, les ravitos, le mental sur le long terme. Et surtout, elles incarnent une autre manière d’être athlète : moins focalisée sur la domination, plus attentive à soi, plus résiliente. Ces modèles inspirent une génération entière de coureuses, bien au-delà du cercle des élites.

Courir pour soi : liberté, équilibre, puissance

L’acte de courir, pour les femmes, ne se limite pas à la recherche de chrono. Il répond à des besoins intimes, vitaux, souvent négligés par le sport traditionnel.

1. Un outil de reconnexion au corps

Dans un monde où les corps féminins sont souvent objectivés, soumis à des injonctions esthétiques ou à des contraintes multiples, la course permet une réappropriation radicale. Quand nous courons le corps n’est pas un objet à regarder, mais un outil à habiter. Il devient fort, utile, fonctionnel. Il s’exprime autrement, en puissance, en souffle, en mouvement. Cette sensation de maîtrise de soi, de fluidité, est profondément valorisante. Elle permet de sortir du regard extérieur pour revenir à une expérience intérieure : le plaisir de sentir ses jambes avancer, son cœur battre, son souffle s’aligner.

2. Un espace de décompression mentale

La course à pied offre aussi un sas psychologique précieux. Dans des vies souvent très remplies (enfants, travail, logistique familiale…), le running devient un temps pour soi. Ce moment de solitude active permet de faire le tri, d’évacuer le stress, de relâcher la pression. C’est un espace mental protégé, souvent difficile à obtenir dans le reste de la journée. Certaines coureuses parlent même de "méditation en mouvement". Le simple fait d’enfiler ses baskets devient un acte d’autonomisation : on se choisit, on se priorise.

3. Un moteur de reconstruction

Nombreuses sont les femmes qui commencent ou reprennent la course après une période difficile. Post-partum, séparation, épuisement professionnel, maladie… Au même titre que les hommes d'ailleurs, simplement, elles l'admettent peut-être plus, courir devient alors un outil de reconstruction. Nous nous remettons en mouvement, doucement, au bon rythme. Nous nous donnons à nouveau des objectifs progressifs en célébrant chaque progrès, chaque sortie. La course devient un fil conducteur, une routine régénérante, parfois même un tremplin vers d’autres projets. C’est une manière concrète de se reconstruire à partir de soi.

Des freins bien réels, mais mieux identifiés

Même si la pratique progresse, les femmes rencontrent encore de nombreux obstacles qui freinent leur engagement durable.

L'insécurité dans l'espace public est l’un des freins les plus récurrents. Beaucoup de femmes évitent de courir seules à la tombée de la nuit, ou dans des endroits isolés. Certaines adaptent leur parcours, changent leur tenue, renoncent à écouter de la musique, voire s’abstiennent de sortir tout court si elles ne se sentent pas en sécurité. Le sentiment d’insécurité pèse lourd, même s’il ne se traduit pas forcément par des agressions physiques. Il génère une forme de tension permanente qui rend l’expérience moins libre. Des outils technologiques comme les partages de position en direct (Strava Beacon, Garmin LiveTrack, Apple Watch SOS) sont utiles, mais ne résolvent pas le problème de fond : en 2025, la rue reste un espace genré, fort malheureusement.

Parlons ensuite de la charge mentale, cette charge invisible, pourtant bien présente dans ces vies 2.0. Le sport, et plus particulièrement la course, demande du temps, de l’énergie, de la constance. Or pour beaucoup de femmes, ces ressources sont limitées par la charge mentale liée à la sphère familiale ou domestique. Aller courir demande souvent une logistique préalable : faire garder les enfants, caler un créneau entre deux obligations, préparer le repas à l’avance. Et même lorsqu’elles parviennent à le faire, certaines femmes culpabilisent de "prendre du temps pour elles". Cette culpabilité est intériorisée, nourrie par des stéréotypes genrés persistants. Elle limite l’accès à une pratique libre, régulière, épanouissante. Notons tout de même que les choses sont entrain de changer, doucement mais sûrement. 

Enfin, nous notons une sous-représentation persistante des femmes dans le milieu de la course à pied . Dans les médias spécialisés, les figures féminines restent rares. Les magazines de running mettent rarement en couverture des femmes de plus de 40 ans, de corpulence moyenne ou en reprise sportive. Les sujets autour des règles, de la ménopause, de la grossesse restent tabous ou relégués à des encadrés secondaires. Cette invisibilité nourrit un sentiment de non-légitimité : "ce monde n’est pas fait pour moi". Il est urgent de multiplier les modèles, les récits, les voix féminines dans toutes les sphères du sport outdoor.

Les collectifs féminins : courir ensemble pour exister autrement

Face à ces obstacles, les femmes inventent leurs propres espaces. Des groupes émergent partout en France et dans le monde pour courir autrement : ensemble, avec bienveillance, sans pression.

Des collectifs comme Mama run, Run Like Girls ou Trail au Féminin proposent bien plus que des entraînements. Ce sont des communautés vivantes, dynamiques, où l’on partage conseils, récits, victoires et galères. On y trouve des débutantes, des confirmées, des jeunes mères, des retraitées. Pas de jugement, pas de compétition toxique : chacune d'entre elle court à son rythme et avec ses propres objectifs. En t-shirt, en débardeur ou en brassière de running, chaque femme court comme elle l'entend. Cette diversité crée un effet d’entraînement positif et libère de nombreuses femmes du carcan du "bien courir".

En courant ensemble dans la rue, les bois ou les parcs, les femmes affirment leur droit à l’espace public. Ces mots sonnent forts et pourtant... nous parlons bien de cette conquête : celle d'être légitimes dans l'espace public. Elles réinvestissent physiquement des territoires qui leur ont été confisqués par la peur ou les stéréotypes. Cet acte peut sembler banal, mais il est profondément politique : dire "je suis là", avec mon corps, ma fatigue, ma puissance. Cela transforme la course en acte militant, joyeux, nécessaire.

Une approche du running plus intuitive et intelligente

Le running féminin, loin des clichés, développe une intelligence corporelle très fine, qui fait aujourd’hui école, y compris chez les hommes.

1. L’écoute du corps comme stratégie

Beaucoup de femmes planifient désormais leur entraînement en fonction de leur cycle menstruel. Cela signifie ajuster l’intensité, la récupération, la nutrition selon les phases du mois. Cette approche, longtemps ignorée, permet de prévenir les blessures, d’optimiser les performances, et surtout de respecter ses sensations. Courir en écoutant ses signaux internes, c’est se préserver sur le long terme.

2. Le soin intégré dans la performance

Le running féminin intègre de plus en plus de pratiques complémentaires : yoga, pilates, mobilité articulaire, travail de respiration, renforcement postural. Cette vision holistique favorise une performance durable et un bien-être global. Les blessures sont moins fréquentes, la récupération est meilleure, la motivation reste plus stable.

3. Des outils adaptés aux besoins spécifiques

Des applications spécialisées intègrent des données biologiques et hormonales pour proposer des entraînements personnalisés. Ces plateformes apportent également des conseils sur l’alimentation, les soins, les moments de repos. Ceci est une vraie avancée, qui traduit la reconnaissance (enfin !) de la spécificité des corps féminins dans la pratique sportive.

Trail et ultra : les femmes se font peu à peu une place de choix

Sur les longues distances, les femmes prouvent qu’elles ont toute leur place, et même parfois un avantage.

Des statistiques issues de courses comme l’UTMB ou la Diagonale des Fous montrent que les femmes abandonnent moins que les hommes en ultra-trail. Leur capacité à gérer l’effort, à anticiper les baisses de régime, à écouter leur corps leur donne un avantage en endurance. Leur départ est souvent plus prudent, mais leur constance sur 20, 30, 50 heures de course les rend redoutablement efficaces. Certaines coureuses n’ont plus rien à envier aux meilleurs hommes : Courtney Dauwalter a remporté l’UTMB 2023 avec un temps inférieur à 99 % des participants masculins. D’autres, comme Camille Herron, battent des records toutes catégories. Ces exploits remettent en question l’idée que le corps masculin serait "naturellement" supérieur en course. Sur de très longues distances, la résistance, la stratégie et la gestion mentale comptent plus que la VO2 max.

Les tendances à suivre pour le running féminin en 2025

Le running féminin est en pleine évolution, porté par des innovations, des revendications et une volonté de changement durable.

Des applications pensées pour elles

De plus en plus de développeurs créent des apps qui prennent en compte les besoins spécifiques des femmes : entraînement selon le cycle, conseils en post-partum, prévention des blessures liées à l’ostéoporose… Un marché en expansion, mais aussi une prise de conscience bienvenue.

Des événements inclusifs et engagés

Certaines courses intègrent désormais des quotas pour garantir une parité réelle, ou créent des formats réservés aux femmes pour encourager la participation. L’accent est mis sur l’accompagnement, la sécurité, le plaisir de courir ensemble. Ce sont de véritables tremplins vers des pratiques plus régulières.

Une nouvelle génération de coachs et de modèles

De plus en plus de femmes deviennent visibles dans le monde du coaching running. Elles apportent un discours différent : moins basé sur la performance brute, plus sur l’écoute, la progression, l’adaptation. Cela favorise un rapport plus sain à l’effort, à la progression, à soi.

La course comme outil de soin

Courir après une fausse couche, une maladie, une dépression. Courir pour se reconstruire, pour se reconnecter, pour renaître. En 2025, cette dimension thérapeutique du running est de plus en plus reconnue, notamment dans les parcours de soins.

En résumé : la course comme acte d’émancipation

En 2025, courir reste pour de nombreuses femmes un acte fort. Un choix. Un espace. Une libération. Chaque foulée est une affirmation. La course à pied devient bien plus qu’un sport : un outil d’autonomie, un levier de santé, un espace d’expression. Et ce mouvement, déjà bien lancé, ne fait que s’amplifier. Plus de femmes, plus de visibilité, plus de liberté. Courir pour exister autrement, et pour transformer le monde, une foulée à la fois.

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