Tor des Glaciers

L’histoire du Tor des Glaciers, ce géant des montagnes

Bienvenue dans l’élite de l’ultra-trail, là où le mot « extrême » prend tout son sens. Le Tor des Glaciers, c’est la face cachée, sauvage et redoutable du Tor des Géants. Moins médiatisé, plus confidentiel, il attire chaque année une poignée de coureurs d’exception venus tenter l’impossible : traverser les Alpes valdôtaines pendant près de 450 km, avec 32 000 m de D+… sans balisage, sans assistance continue, et dans les conditions parfois impitoyables de la haute montagne.

Le Tor des Géants, né en 2010, a très vite gagné le cœur (et les mollets) des amoureux de trail longue distance. Alors en 2019, les organisateurs ont imaginé un parcours plus long, plus engagé, plus sauvage. Une épreuve sur invitation seulement, sans balisage, où les coureurs évoluent sur des sentiers de haute montagne hors GR officiels, souvent peu fréquentés. Objectif ? Revenir à l’essence même de la montagne, loin de l’effervescence des ultra-trails classiques.

Le Tor des Glaciers est ainsi devenu la quête ultime, celle que l’on ne choisit pas à la légère. Elle se mérite. Elle se prépare pendant des années. Et elle transforme à jamais.

Le parcours : sauvage, secret, sensationnel

Le tracé du Tor des Glaciers est gardé volontairement confidentiel jusqu’à quelques semaines avant le départ. Pas question ici de reconnaître les chemins à l’avance : il faut savoir s’adapter, improviser, s’orienter.

Ce que l’on sait du parcours :

• Distance : environ 450 km
• Dénivelé positif : près de 32 000 mètres
• Temps limite : 190 heures (7 jours et 22 heures)
• Départ et arrivée : Courmayeur
• Altitude moyenne : 2 200 à 2 800 m avec de nombreux passages au-dessus de 3 000 m
• Terrains traversés : crêtes rocheuses, névés, vallées isolées, sentiers aériens et hors balisage
   

Le parcours fait le tour complet de la Vallée d’Aoste, mais emprunte des itinéraires historiques oubliés, souvent issus d’anciens sentiers muletiers, de chemins d’alpage ou de traces militaires abandonnées. On est loin du tourisme alpin : ici, c’est la montagne dans sa version la plus brute.

Le Tor des Glaciers : plus qu’une course, une expédition

Le Tor des Glaciers n’est pas conçu pour ceux qui veulent aller vite. Il est pensé pour ceux qui savent tenir, résister, avancer quand tout dit "stop". Ce n’est pas une question de vitesse, mais une question de résilience absolue.

L’orientation

• Pas de balisage officiel : seule une trace GPS, un roadbook papier, et parfois des balises naturelles.
• Brouillard, nuit, neige tardive : la navigation devient un art, surtout quand le mental vacille.
  Des erreurs d’itinéraire fréquentes, parfois avec plusieurs heures de "bonus" involontaire.
   

La solitude

• Pas de spectateurs, peu de coureurs : on peut passer 12, 15, 20 heures sans croiser âme qui vive.
• Les refuges sont espacés. Il faut gérer l’isolement psychologique, la perte de repères sociaux.
• Des moments de doute profonds, face à soi-même.
   

Le sommeil

• La stratégie de sommeil est cruciale : combien de temps dormir ? Où ? Quand ?
• Certains optent pour des micro-siestes, d’autres pour de vraies pauses dans les refuges.
• Le manque de sommeil provoque hallucinations, erreurs de navigation, baisse de vigilance.
   

Les conditions météo

• Montagne oblige, les éléments sont imprévisibles : chaleur en vallée, neige en altitude, orages soudains.
• Des cols à passer en conditions alpines, parfois de nuit, parfois gelés.
• La gestion thermique est un facteur-clé de réussite.

Ce n’est pas un ultra, c’est bien plus que ça

Le Tor des Glaciers est une expérience humaine totale, une plongée au plus profond de soi, un voyage où chaque pas vous dépouille de vos certitudes pour vous reconnecter à l’essentiel. Là-haut, quand la fatigue devient un compagnon silencieux, quand le silence des montagnes remplace les cris des ravitaillements, et que le ciel étoilé vous surplombe au sommet d’un col oublié, quelque chose bascule. Vous n’êtes plus juste une coureuse ou un coureur. Vous devenez l’explorateur de vos propres limites.

Durant ces centaines de kilomètres, le corps s’use, les jambes brûlent, le sommeil s’efface. Mais dans cet effritement physique, c’est l’esprit qui se révèle. Beaucoup décrivent une forme de purification, comme si la souffrance et la solitude avaient emporté les couches superflues, les filtres, les masques. Ce que vous découvrez alors, c’est vous-même, dans votre plus simple vérité.

A l’arrivée, il ne reste pas seulement un dossard, une médaille ou un chrono. Il reste des images gravées à jamais, des émotions brutes, des larmes parfois, de joie, de soulagement, d’émerveillement. Vous arrivez à Courmayeur brisé sûrement mais grandi, vidé physiquement, mais chargé d’une énergie émotionnelle unique, puissante, difficile à décrire.

Beaucoup de ceux qui franchissent cette ligne d’arrivée parlent du Tor des Glaciers comme d’un moment charnière de leur existence. Pas juste une course réussie. Un tournant. Un instant de bascule où l’on comprend qu’on n’est plus tout à fait la même personne qu’au départ.

Équipements : la panoplie de l’ultra-orienteur alpin

Pour se lancer dans ce genre d’aventure, ou plutôt, d’expédition, la préparation physique est importante, mais la préparation matérielle l’est au même niveau. Voici ce qu’il est recommandé d’emporter avec vous, dans un sac de trail grande contenance.   

Matériel de trail 

• Chaussures robustes, accrocheuses, adaptées aux pierriers
• Sac de 20-30 L : confortable, respirant, avec poches frontales
• Bâtons en carbone ou aluminium
• 3 à 4 paires de chaussettes
   

Vêtements techniques 

• Première couche thermique (mérinos recommandé)
• Veste polaire ou midlayer chaud
• Veste imperméable 3 couches avec capuche
• Doudoune légère compressible
• Collant chaud + short ou pantalon technique
• Gants, bonnet, buff, manchettes
   

Matériel spécifique obligatoire

• Traceur GPS + montre GPS avec carto
• Batterie externe + câble + adaptateurs
• Carte IGN ou cartes fournies par l’organisation
• Lampe frontale puissante + piles de rechange
• Réchaud léger (optionnel mais recommandé)
• Alimentation : lyophilisés, barres, purées, électrolytes
• Couverture de survie, sifflet, trousse de secours complète
• Duvet léger ou sac de bivouac pour les siestes impromptues
   

Comment obtenir son dossard pour le Tor des Glaciers ?

Participer au Tor des Glaciers est un défi de taille qui nécessite une préparation minutieuse et le respect de critères d'admission stricts. Voici les étapes essentielles pour obtenir un dossard pour cette course exceptionnelle :​

• Vous devez avoir terminé une édition du Tor des Géants® (TOR330) en moins de 130 heures (ou 120 heures pour l'édition 2012). 
• Les inscriptions s'ouvrent du 1er mars au 15 mars à ou jusqu'à épuisement des places disponibles. ​
• Les inscriptions se font en ligne via le site officiel : https://experience.torxtrail.com
• Le nombre de dossards est limité à 200 participants.
• Un certificat médical d'aptitude aux sports de compétition, valide pour la durée de la course, est requis. 
• Course extrêmement exigeante : il est fortement recommandé d'avoir une expérience significative en ultra-trail et en navigation en montagne

En respectant ces étapes et en vous préparant adéquatement, vous augmenterez vos chances d'obtenir un dossard et de vivre une aventure inoubliable lors du Tor des Glaciers.